Le printemps (20 mars au 20 juin), saison de renaissance et de renouveau, apporte avec lui une magie particulière dans les vignobles.
C’est une période où la nature s’éveille doucement de son sommeil hivernal, mais c’est aussi le moment où le travail acharné du vigneron atteint son apogée, préparant méticuleusement le terrain pour une nouvelle saison de récolte. Le printemps est bien plus qu’une simple transition saisonnière ; c’est une véritable symphonie où se mêlent tradition et innovation permettant aux vignes un environnement fertile pour exprimer tout son potentiel.
Le réveil du vignoble
L’un des premiers actes du vigneron en hiver est la taille des vignes. Cette pratique millénaire est cruciale pour façonner la croissance des plantes et garantir une récolte de qualité. Avec une paire de sécateur, le vigneron s’attaque aux branches endormies, choisissant avec soin les bourgeons à conserver et ceux à éliminer. C’est un travail minutieux qui demande à la fois expertise et patience, car chaque coup de sécateur façonne le destin de la future récolte.
A la suite de cela, au printemps la vigne se réveille après sa période de dormance hivernale. Les premiers signes de ce renouveau sont l’éclosion des bourgeons. C’est un moment fort pour les vignerons, car ces bourgeons sont l’annonce des futures grappes de raisin. Chaque bourgeon est une promesse de potentiel, porteur des fruits qui seront récoltés des mois plus tard.
La maintenance des sols
Au printemps, il faut se consacrer également à la fertilisation et à l’entretien des sols. Après les rigueurs de l’hiver, la terre a besoin d’un coup de pouce pour retrouver sa vitalité et sa fertilité. Le vigneron peut alors appliquer des engrais naturels, tels que du compost ou du fumier, pour nourrir les vignes et favoriser leur croissance. Il peut aussi labourer les rangées de vignes pour aérer le sol et favoriser la circulation de l’eau et des nutriments et limiter la concurrence des herbes indésirables. Au Château d’Eyran, nous profitons de cette période pour agrémenter nos inter-rangs avec des semences (légumes, céréales, plantes, fleurs, ..). Le vignoble se transforme alors en paysage verdoyant, réel festival de couleurs et de biodiversité.
C’est un travail ardu mais essentiel qui garantit la santé sur le long terme de nos terres et de notre écosystème.
L’entretien de la vigne
Avril
À mesure que le printemps progresse, les étapes cruciales de l’entretien des vignes s’intensifient. Tout d’abord, le pliage prend place, une étape où la latte taillée est soigneusement attachée à un fil de fer horizontal. Cette technique permet de contrôler la croissance des pieds de vigne et de mieux répartir les futures grappes, assurant ainsi une récolte optimale.
Mai
A cette période, débute souvent l’épamprage, une opération essentielle pendant laquelle les pousses non désirées, appelées « gourmands », sont éliminées. Cette étape vise à maintenir un équilibre parfait entre le feuillage et les raisins, évitant toute concurrence et optimisant la qualité de la vendange. C’est également à cette période que nous pouvons observer le développement des bourgeons sélectionnés lors de la taille.
Juin
Sur ce dernier mois de printemps, l’attention se porte davantage sur le palissage des vignes. Cette pratique consiste à guider les sarments en les tuteurant entre des fils de fer vers le haut, assurant ainsi leur croissance verticale maîtrisée. Bien entendu, cette hauteur doit être surveillée de près pour garantir le développement optimal de la vigne et maximiser l’exposition des grappes au soleil. Les rognages sont alors réalisés pour contrôler la densité du feuillage. En parallèle un effeuillage minutieux complète souvent ces travaux, consistant à retirer les feuilles situées près des grappes. Cette action favorise la maturation des raisins en permettant une meilleure exposition au soleil et réduit les risques de maladies en améliorant la circulation de l’air.
Et puis, l’été arrive…
La constante vigilance
Le printemps apporte également son lot de défis pour le vigneron, notamment en ce qui concerne la santé des vignes et les variations météorologiques parfois imprévisibles. Les températures plus douces et l’humidité accrue créent un environnement propice à la prolifération des maladies fongiques telles que le mildiou ou l’oïdium.
Ces variations peuvent aussi s’exprimer avec des épisodes de gels ou des orages de grêle particulièrement destructeurs sur des cultures à un stade aussi fragile.
Pour protéger les cépages, il est important d’être vigilants, disponibles et de mettre en place des stratégies de lutte et une surveillance constante de l’état de santé des plants.
La naissance des premières grappes
Mais le printemps c’est aussi, avant tout, le moment où les premiers signes de la future récolte commencent à se manifester. Les bourgeons se transforment lentement en jeunes pousses, qui à leur tour donneront naissance aux premières grappes de raisin.
En conclusion, le vignoble devient un véritable laboratoire où se conjuguent tradition et innovation. C’est le moment où le vigneron met en œuvre toute son expertise pour préparer le terrain à une nouvelle année de récolte. C’est un travail exigeant mais passionnant, où chaque geste compte.